RÉPARER. RECYCLER. RÉUTILISER.
Il y a une règle essentielle que j'applique en kintsugi: Accepter les fissures et les éclats tels qu'ils sont et les réparez sans tromperie…
L'ÉTAPE D'ADHÉSION MUGI URUSHI
Une fois le processus d’adhésion des pièces entrent-elles (mugi-urushi), le vase est placé dans le muro.
La vitesse de durcissement de la laque ki-urushi dépend de la température et de l’humidité de saison. Ce processus prend en général deux semaines pour une pièce avec un grand volume (voir photo).
Lorsque cette étape est terminée il faut nettoyer le vase entièrement avec du charcoal (en poudre ou en morceaux), pour ensuite entamer la phase de comblement sabi urushi.
APPLICATION SABI-URUSHI
Lors de l'application du sabi-urushi ("ni trop peu"), il ne faut pas oublier de prendre en compte le ponçage à venir. C’est en façonnant proprement le support sabi urushi avec une spatule en bambou que je vais révéler l’aspect esthétique du vase.
COMMENT COMBLER DE GRANDE SURFACE OU MANQUE ?
Lorsque j’ai détaillé le vase au premier regard, j'ai observé les manques à combler.
Suivre chaque étape précautionneusement :
Utilisation du mélange sabi (ki urushi + tonoko ou jinoko + eau), ajouter une pincée de poudre de bois de buis très fine (stuge mokufun) qui va donner de l’épaisseur au mélange sabi.
Le mélange sabi urushi est long et difficile à faire durcir au muro si il est appliqué en une seule couche épaisse. C’est pour cela que je l’applique successivement en plusieurs couches et j'alterne séchage au muro en plusieurs fois selon la profondeur des cassures sur une période de plusieurs semaines.
LE PONÇAGE ET LA MISE EN FORME
Une fois que le mélange sabi urushi est bien sec et dur, l’étape suivante consiste à lui donner la forme souhaitée en lissant la surface pour créer la base du revêtement avec la laque roiro urushi appelé sabi togi.
Cette phase indispensable est simple, mais longue et laborieuse. Elle est indispensable au kintsugi.
En effet, la qualité de finition de votre pièce, une fois le saupoudrage de la poudre d’or terminé, va dépendre entièrement du fait que le sabi togi soit fait correctement ou non.
Il faudra parfois répéter plusieurs fois cette étape (2, 3... 10 fois) car s'il n’est pas réalisé consciencieusement, de petits trous et bosses apparaîtront lorsque la poudre d’or sera appliquée et la finition ne sera pas bien faite.
Le sabi togi se ponce avec un peu d'eau et délicatement avec du papier de verre imperméable avec des grains différents, du plus gros au plus fin #400, #600, #800.
On y ajoute un peu d’eau et avec un petit couteau d’art kanetsu, on trace les bords des lignes du sabi urushi.
Si toutes ces étapes sont correctement réalisées, votre kintsugi sera magnifique.
LA SOUS-COUCHE
Une fois le sabi togi terminé, la sous-couche peut être appliquée, roiro urushi utilisée comme couche intermédiaire. L’intérêt du revêtement de base est d’enduire le sabi urushi d’un film de laque imperméable.
LA COUCHE SUPÉRIEURE
La seconde couche roiro urushi à pour effet d'imperméabiliser la laque à chaque couche. Entre les couches, je vérifie bien que mon support ne comporte pas de défaut car la couleur de la laque noire fait ressortir les imperfections à corriger.
LA FINITION-DÉCORATION (KIN MAKI)
Une fois que le support est sans aucun défaut, nous pouvons enfin commencer le point culminant du kintsugi : l’application de la poudre d’or ou autres alternatives (platine, argent, étain, laiton) pour habiller les zones à réparer.
LA SOUS-COUCHE BENGARA URUSHI
Appliquez une fine couche (comme un film) de laque bengara à la surface de la couche supérieure avant le saupoudrage de la poudre métallique.
LE KINTSUGI
Après cinq mois de travail sur ce joli vase, (en respectant les techniques de bases du kintsugi) que j’avais reçu cassé, rempli de souvenirs, va enfin pouvoir retrouver son propriétaire.
Bravo super boulot!
ca me remotive!
bises